Sophie Hannah a tenté l’improbable résurrection d’Hercule Poirot. Le détective, retiré dans une pension de famille londonienne où il souhaite se reposer, se trouve confronté à trois meurtres perpétrés dans un hôtel de luxe, et pour lesquels un peu trop d’indices abondent. Flanqué d’un jeune et fringant inspecteur, qui est chargé des investigations dans le village des victimes, il use et abuse de ses manies les plus outrancières : l’invocation des petites cellules grises, les phrases sibyllines et un sentimentalisme exacerbé.
Cette entreprise périlleuse n’est donc qu’à demi réussie, car l’intrigue ne tient pas vraiment la route, et on ne retrouve pas l’atmosphère à la fois surannée et pleine d’humour d’Agatha Christie.
Reste un roman policier sympathique, sans grande originalité et qui prend peu de risques. L’auteur ne développe pas les quelques idées qu’elle suggère, comme la phobie du jeune policier, pour se réserver sans doute la possibilité d’écrire la suite de la suite…