Lucha libre, nazisme et Walt Disney
Fin 1935. Augusto Solís, un artiste mexicain réalisant des affiches pour le cinéma ou pour des combats de lucha libre envoie une lettre en date du 23 octobre à une actrice allemande, résidant alors en France, du nom de Loreleï. Les deux sortent d’une idylle de plusieurs mois et, face à l’absence de réponse à ses lettres, Solís lui ouvre d’autant plus son cœur. Contre toute attente, la réponse émane d’un parisien appelé Jules Daumier, qui vient d’emménager avec sa mère dans l’appartement de la Loreleï en question, et s’excuse que sa lettre n’ait pas atteint son but. Aussitôt, les deux inconnus se lient d’amitié et trouvent une quête commune : retrouver Loreleï. Daumier enquête à Paris pendant que Solís tâche de lui expliquer qui elle est et de relier les pièces du puzzle. Car rien de ce que Daumier lui raconte ne correspond à la vision de sa Loreleï, elle qui disparaît quelques semaines pour ensuite s’exhiber au Vel’ d’Hiv au bras d’un officier du renseignement nazi, elle qui a changé de couleur de cheveux, elle qui recevait à la nuit tombée la visite de femmes déguisées en hommes dans son appartement… L’enquête menée par les deux amateurs fera écho aux évènements majeurs à l’aube de la Seconde guerre mondiale, à travers deux continents et deux cultures différentes, et influera considérablement sur leurs vies à un point qu’ils n’auraient pas pu envisager.
Bien plus qu'un roman d'aventure d'une remarquable qualité, Monarques prend des airs de véritable polar historique entraînant, mêlant fiction et évènements réels comme la rafle du Vel' d'Hiv', l'odyssée de la création de Blanche-Neige et les sept nains et même sa tentative de récupération par la propagande nazie. Il est aussi une formidable réflexion sur la mémoire, et les traces laissées par nos ancêtres dans nos propres vies. C'est beau.