Un espoir qui fait froid dans le dos
Bedlam est l’histoire de Madder Red, un tueur en série psychopathe à mi-chemin entre l’humour schizophrénique de Deadpool et le sadisme du Joker, qui n’hésite pas à y aller franco, y compris avec des centaines d’enfants, juste pour répandre le chaos dans la ville de Bedlam. Alors qu’il est à l’apogée de son crime et qu’il réalise son coup de maître, il est déclaré mort par les autorités après l’explosion de la salle d’interrogatoire dans laquelle il se trouvait. En fait, il est ailleurs, capturé par un médecin aux intentions bienveillantes, certes, si on regarde de loin, mais qui fait quand même gravement flipper surtout si on se demande pourquoi et qui lui a demandé de soigner Madder Red. Mais il y arrive. Et lorsque Fillmore Press, le vrai visage de Madder Red, revient à la vie civile, il ne demande qu’à s’amender, sur les conseils de son médecin. La seule chose qui lui vient à l’esprit est de mettre ses compétences « spéciales » au profit de la police. Ce qui tombe bien, la ville est en train de subir une vague de meurtres sans précédent. Enfin… sans autre précédent que celui de Madder Red, bien sûr.
En renfort d'un scénario aussi génial, un dessin au moins aussi dérangeant et étrangement addictif que l’histoire elle-même. Le trait est acéré, violent, saccadé, nerveux, c’est sale et c’est beau. Les personnages sont maladifs à souhaits et Fillmore sans son masque a une tête de junkie dérivant entre deux squats. Sans parler du choix méticuleux des couleurs, alternant entre le beige/marron des évènements présents et les nuances de gris du passé, sublimées par des touches de rouge éclatant. Tout est bon dans Bedlam. Ou plutôt l'inverse, et c'est tant mieux.